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Espana - Andalousie : Fuengirola, Mijas et Malaga sur la Costa del sol


12 au 22 décembre 2011

Maria Dolorès et Fernando à Fuengirola
Un saut d'un peu plus de 500 km vers l'ouest nous amène à Fuengirola près de Malaga sur la Costa del Sol. Nous y sommes accueillis chaleureusement par Fernando et Maria Dolorès, les très bons amis de notre ami Charles. Réal avait rencontré Fernando à quelques reprises à Québec mais il y a de ça 30 ans! Fernando et Maria Dolorès nous reçoivent chez eux et nous font savourer la cuisine espagnole : poisson, agneau, lapin, nous nous sommes régalés ! Il faut dire que Fernando est un ancien restaurateur ! Muchas gracias Maria Dolorès y Fernando !

Un château de sable sur la plage de Fuengirola
Le temps passe, dans 2 semaines nous partirons pour les Antilles. Nous trouvons facilement un endroit sécuritaire près de l'aéroport pour laisser notre camping-car pendant notre séjour aux Antilles, il ne nous reste donc qu'à se la couler douce, à profiter du soleil et de la mer et à découvrir les environs. Fuengirola est une coquette cité balnéaire demeurée à échelle humaine : il y a bien sûr des hôtels, des appartements et des restos pour touristes mais aussi une population locale et un vrai centre-ville bordé par des kilomètres de plage et une promenade cyclable. Ici aussi le camping est presque complet (qu'est-ce que ça doit être durant l'été ?), surtout des britanniques et des scandinaves, aucun français, ils sont tous au Maroc!

Mijas, un village blanc
Notre première visite est pour Mijas Pueblo. Situé à 428 m d'altitude sur le versant des montagnes de l'arrière-pays, Mijas est un village propet, tout blanc et haut perché. Ruelles étroites, balcons fleuris, ferronneries ouvragées, points de vue exceptionnels sur la côte, Mijas vaut le détour. Malgré le vent froid qui y souffle, nous passons une agréable journée à déambuler dans ses ruelles, à s'arrêter dans les petites places et à visiter ses églises et chapelles. Autre curiosité, les nombreux arbres de Noël faits de matériaux recyclés qu'on rencontre ici et là ! Original et plein d'imagination !

Quelques jours plus tard, un train rapide nous amène en moins d'une heure à Malaga, 582 000 habitants et capitale de la province du même nom. Malaga, ville trois fois millénaire, fut tour à tour phénicienne, carthaginoise, romaine puis maure pendant près de 800 ans. C'est en 1487 que les rois catholiques s'emparent de la ville et, au siècle suivant, chassent les derniers arabes qui y séjournaient encore. Malaga a bien conservé quelques traces de son passé arabe, mais elle est surtout connue pour son vin et son enfant célèbre, Picasso.

Le vin de Malaga est presque plus connu en France et en Angleterre qu'en Espagne même. Et pourtant, ce vin que les Arabes de l'époque andalouse connaissaient déjà a acquis une telle notoriété qu'il a même réussi à détrôner le jerez. En fait, il existe deux types de vin de Malaga : un liquoreux (cépages moscatel et pedro ximénez) titrant 15 à 220, et les vins naturellement doux obtenus sans addition d'alcool. La plupart sont élevés en fût eu moins 6 mois et jusqu'à plus de 5 ans. Ils sont produits à une vingtaine de kilomètres au nord dans la région de la Axarquia.

Picasso, né à Malaga en 1881
Quant à Picasso, il est né à Malaga en 1881; même s'il quitta la ville à l'âge de 10 ans et n'y revint jamais y vivre, on dit qu'il resta profondément marqué par ses premières années dans la grande cité andalouse. Un palais du 16e siècle de la vieille ville, le 4e musée au monde consacré au célèbre artiste, présente une centaine de ses œuvres (peintures, céramiques et sculptures). Rien à voir avec le musée-théâtre de Dali à Figueres... les œuvres sont bien présentées mais l'ensemble est sobre, trop sobre, plutôt froid, sans explication, plein de gardiens et... défendu de prendre des photos ! Par contre, sa maison natale existe toujours et abrite une sympathique petite exposition sur le peintre et sa famille. On y apprend que son père était peintre aussi et donna au jeune garçon le goût de la peinture. Très vite, l'enfant réalisa des portraits qu'on prit très rapidement au sérieux. On dit que, toute sa vie, Picasso n'eut de cesse «d'apprendre à dessiner comme un enfant».

L'Alcazaba, la forteresse maure

En ville, l'Alcazaba, l'ancienne forteresse maure qui date du 11e siècle nous rappelle le passé arabe de la ville.

De vieilles pierres, des murs en ruine, rien de bien exceptionnel mais tout de même une agréable promenade. Au pied de l'Alcazaba, les ruines d'un ancien théâtre romain témoigne aussi d'une autre époque.


La cathédrale de Malaga

La cathédrale de Malaga dont la construction débuta en 1582 a la particularité d'être inachevée. On la surnomme d'ailleurs La Manquita, la petite manchote, puisque sa seconde tour ne fut jamais construite.

Son intérieur est quand même intéressant, un mélange de gothique, de renaissance et de baroque.

Les lumières de Noël au centre-ville de Malaga
Groupe folklorique en spectacle à Malaga

En cette période des Fêtes, en soirée, le centre-ville brille de tous ses feux, des milliers de décorations illuminent les grandes artères de la ville. Chanceux comme nous sommes toujours, ce soir là, pour souligner la Navidad, des groupes folkloriques aux instruments et aux voix étranges défilent dans les rues puis s'arrêtent sur l'estrade de la grande place pour s'y produire en spectacle. Quel beau cadeau pour nous !

Des serres de plastique à perte de vue sur la côte
Enfin, puisque le voyage ne nous fait pas juste découvrir de belles choses, on ne peut passer sous silence le paysage désolant que nous avons rencontré entre mer et montagne à l'est de Malaga... Des dizaines de kilomètres de rudimentaires serres de plastique couvrant tout le sol... on croirait qu'il a neigé, le paysage est tout blanc... Nous laissons le guide «Le Routard» (qu'on trouve parfois un peu trop critique, disons-le) vous expliquer de quoi il en retourne et à vous de vous faire une idée...

« Le scandale des Invernaderos... Le phénomène est relativement récent : il y encore quelques décennies, cette région, une des plus sèches d'Espagne et d'Europe (il y pleut aussi peu qu'au Sahel), était quasi inhabitée et à peine parcourue par quelques troupeaux de moutons qui devaient se contenter d'une maigre végétation steppique. C'est l'introduction de la culture de légumes sous serres qui a tout changé, produisant jusqu'à 3 fois par an, tomates, aubergines, poivrons ou asperges à profusion et à contre-saison. Depuis, les maraîchers andalous submergent le marché européen de leur production (25% des légumes verts consommés en Europe viennent d'Andalousie) et prennent part à un enrichissement sans précédent de la région; le prix de la terre a été multiplié par 1 500 ! Dans ce Far West espagnol, sujet à de véritables opérations de colonisation, les villes naissent et se développent à toute allure. Toute cette verdure pas très biologique exige de la main-d'oeuvre; les Invernaderos font appel à de la main-d'oeuvre étrangère plus ou moins exploitée et logée parfois dans des habitations dignes de vrais bidonvilles. Ils seraient entre 40 000 et 50 000 dont la moitié clandestins. Cette agriculture industrielle vide les plages de leur sable et pollue les nappes phréatiques et le sol par l'usage d'engrais et de pesticides - 5 200 tonnes de produits chimiques sont ainsi déversés chaque année dans la région. De plus, ce type d'exploitation épuise les ressources en eau. Un hectare d'Invernaderos consomme 5 500 m3 d'eau par année. Les écologistes tirent depuis longtemps la sonnette d'alarme; les nappes phréatiques sont déjà presque à sec. Leur concentration en nitrates est, par endroits, jusqu'à 5 fois supérieure à la norme européenne. La région a interdit de nouveaux forages mais les industriels de l'agriculture, dont le poids est ici énorme, passent outre et creusent de plus en plus profondément, jusqu'à 2 000 m! Les terre appauvries, elles, sont abandonnées et les bâches de plastique laissées sur place, à se déchiqueter au vent. Les écologistes avancent le chiffre de 30 000 tonnes de résidus plastique par an. Face à cette catastrophe écologique annoncée, certaines municipalités commencent tout juste à interdire les Invernaderos sur leur territoire. Certains s'adaptent: on cultive désormais sur laine de roche à l'aide de substrats organiques déversés goutte à goutte par des systèmes gérés par ordinateur.»

Voilà qui porte à réflexion... Quoi faire, lorsque la prochaine fois au rayon des légumes, vous lirez la mention, importé d'Espagne ?