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Andalousie – Granada (Grenade)


23 au 25 février 2012

Voilà, nous quittons la Costa del Sol pour découvrir le centre de l'Andalousie. Depuis Marbella, il faut revenir vers l'est, on en profite pour s'arrêter à Fuengirola et saluer une dernière fois Maria Dolores et Fernando, nos veremos amigos ! À l'est de Malaga, la route qui conduit à Granada pointe vers le nord. Adios el Mar Mediterraneo ! On se reverra en Provence cet été !

L'Alhambra de Granada avec la Sierra Nevada enneigée en toile de fond
Granada, c'est d'abord un site grandiose; la ville est construite à 650 m d'altitude au pied de la Sierra Nevada qui culmine à 3 481 m. C'est donc un paysage enneigé que nous avons en toile de fond pour Granada et son Alhambra, un chef-d'oeuvre de l'architecture arabe, une énorme forteresse qui attire chaque année près de 3 millions de visiteurs, le monument le plus visité de l'Espagne. Mais avant de vous parler de l'Alhambra, faisons un peu d'histoire... Le 2 janvier 1492, Boabdil, dernier roi maure de la dynastie des Abencérages, remet les clés de l'Alhambra aux Rois Catholiques qui s'étaient ligués pour reconquérir d'Espagne. Cela met un terme à 777 ans de présence musulmane en Espagne. L'épopée arabe d'Al-Andalus se termine donc à Granada alors que Christophe Colomb découvre l'Amérique. Malgré la promesse d'Isabelle la Catholique de respecter la liberté de culte et de préserver les mosquées, peu à peu, les musulmans sont victimes de persécution et de violences. Les mosquées et les palais sont saccagés sauf l'Alhambra dont la splendeur transcende les religions. Pendant longtemps dans le monde arabe, on disait de quelqu'un de mélancolique ou de dépressif : «il songe à Granada». Tous les 5 jours, on priait dans la mosquée en se tournant vers Granada et, encore aujourd'hui, la chûte de Granada représente, pour nombre d'arabes, la perte d'un paradis.

L'Alhambra, «la Rouge» en arabe, doit son nom à la coloration que prend sa pierre au soleil couchant. Plus qu'un simple palais, l'Alhambra est une véritable cité cernée de 2,2 km de remparts.

On y retrouve des palais maures mais aussi catholiques, des bains, une mosquée, une forteresse et aussi de merveilleux jardins d'eau et de fleurs. Sa construction a débuté en 1238 et s'est échelonnée jusqu'au 16e siècle avec l'ajout du palais de Charles Quint, un bâtiment de style Renaissance.

Le clou de la visite demeure les trois palais nasrides, les résidences des émirs construites entre 1238 et 1391. Patios, salons, corridors, alcôves... tous d'une rare élégance garnis d'arcades, d'arabesques, d'azuelos (céramiques), de fines colonnes de marbre, de bassins et de fontaines, de plafonds finement travaillés. Un exceptionnel ensemble architectural !


Arcades finement ciselées de la Cour des Lions... on dirait de la dentelle !
 Quelle élégance et finesse !



Vue depuis le Generalife







Un chemin bordé de cyprès et d'une végétation luxuriante nous mène ensuite au Generalife, la résidence d'été des princes nasrides. 

Celle-ci, toute blanche, plus simple est surtout remarquable pour ses jardins, ses fontaines et ses bassins d'eau. Du Generalife, la vue est splendide; le regard embrase l'Alhambra et aussi tout les vieux quartiers de Granada, l'Albaicin et le Sacromonte.

L'Albaicin, la vieille ville arabe

L'Albaicin, à flanc de colline, est un quartier de style arabe qui a sauvegardé son aspect de médina qu'il avait il y a plusieurs siècles. Du 11e au 14e siècle, c'était une ville riche comptant à son apogée pas moins de 26 mosquées et 600 000 habitants ! Rien de plus agréable que de se balader (et de se perdre) au hasard de ce dédale de ruelles étroites, de passages, de placettes, d'escaliers et de culs-de-sac !

Si on grimpe encore plus, on atteint le quartier du Sacromonte, perché dans un environnement plus aride où les cactus et les agaves percent à travers la rocaille. Les habitations, «las cuevas», sont creusées dans la colline crayeuse. Il s'agit de maisons troglodytes autrefois occupées par les gitans. Aujourd'hui encore, plusieurs sont habitées et ne sont accessibles que par un sentier de terre. Les «cuevas» abritent aussi de petites boîtes de flamenco et de zambra, la forme de flamenco typique à Granada. Nous décidons d'attendre à Cordoba pour assister à un spectacle de flamenco car ici, il fait froid le soir; à 650 m. d'altitude, le mercure descend à 2-3C et les spectacles ne commencent pas avant 22h, voire minuit... en Espagne, on fait la sieste en après-midi et on veille tard le soir... c'est connu ! Olé !

Enfin, un fait intéressant propos des gitans... nous avons appris qu'ils seraient originaires du nord de l'Inde, le saviez-vous ? Pas nous. Ils auraient quitté l'Inde entre le 8e et 10e siècle à la suite des invasions arabes puis, lors d'une seconde vague, au 13e siècle lors des razzias mongoles. «Les historiens s'accordent à dire que les Roms (c'est ainsi qu'ils se désignent entre eux - rom signifiant «homme» dans leur langue) auraient quitté l'Inde en deux groupes distincts, l'un progressant à l'intérieur des terres et l'autre cheminant le long des côtes. Ainsi, il traversèrent le Baloutchistan, la Perse, le désert d'Arabie, le désert de Syrie, l'Égypte... Les premiers à gagner l'Europe se seraient installés à Corfou en Grèce au début du 14e siècle. De là, ils se dispersèrent par petits groupes à travers le continent, parvenant dans la péninsule ibérique vers 1425. En Espagne, l'arrivée de ces nomades fit grand bruit. Leurs costumes intriguaient; ils étaient drapés de grandes couvertures bariolées et les femmes portaient un turban oriental monté sur une armature d'osier. En France, l'Église les jugea rapidement et leurs penchants pour la «magie» les voua définitivement à l'enfer. En Espagne, il semble que ce soit le contraire. L'Andalousie tomba un moment sous le charme. Ces bons rapports entre les gitans et la noblesse espagnole se dégradèrent peu à peu, pour se détériorer vraiment au 17e siècle. Plus tard, les magnétisme des gitanes, la science équestre des hommes, leurs danses et leur musique devaient littéralement fasciner les occidentaux.»